24h ont séparé mes deux visites. 2 visites que je voulais absolument faire et pour lesquelles j'ai attendu la dernière minute. of course.
Et pour lesquelles j'ai attendu des heures. Of course again. [car oui la Parisienne que tout le monde semble voir en moi n'a pas encore compris l'intérêt de la carte Sésame... no comment please!]
Deux visites d'impulsion, avec une compagnie inhabituelle dans mes visites de musée (merci pour le réveil Gaidoune et pour l'attente Ju!) pour le meilleur.
Basquiat et Monet. Deux siècles les séparent.
L'un est dans l'art impulsif, non travaillé (au sens académique.) C'est un art violent,brutal, plein de force et de couleurs vives et plates.
Plein de rappels de la culture afroaméricaine.
Un art fait sur tout support, que ce soit un tabouret, un frigo, ou un mur. Des feuilles et des toiles de temps en temps.
Un art plein de messages historiques, sur l'esclavage, sur l'armée, sur la violence urbaine, sur Charlie Parker...
Un art saccadé plein d'écriture et d'ironie.
Un art qui vous interpelle. Mais sans émotion.
On l’appellerait un art (tiré) de la rue.
De l'autre côté du pont de l'Alma, dans l'enceinte du Grand Palais se tient une autre forme d'art. Toute différente.
Un art subtil, maîtrisé, d'études sur des séries pour réussir à capturer les jeux de lumières. Un art plein de douceurs, de suggestions, de taches de couleurs pour suggérer et non montrer, de contours imperceptibles.
Un art plus discret qui ne cherche pas à nous interpeller mais un art qui en appelle à nos émotions. Un art de l'impression.
Mais un art qui se veut de la rue aussi.
Ou du moins, un art qui refuse l'atelier. Si Basquiat a rompu avec les codes en exprimant son art sur les murs des rues et en les revendiquant comme artistiques, Monet a lui aussi bouleversé la bienséance artistique de l'époque en refusant la peinture d'atelier. Il peignait dans la rue, accompagné d'une ribambelle d'enfants tenant ses toiles. A la recherche de la bonne luminosité, du nuage ou du rayon de soleil qui feraient de ses toiles des chefs-d'oeuvre.
Je n'ai pas la prétention de mettre Basquiat, aussi doué était-il, au même niveau que Monet, un pur génie à mes yeux. Mais ces deux artistes se rejoignent sur un point C A P I T A L.
Ils étaient tous 2 convaincus que la vie n'est pas immobile ni plate.
Mais pleine de
V
I
B
R
A
T
I
O
N
S
Que ce soit Basquiat et son obstination a tracer sur ses silhouettes leurs squelettes, intestins et autre parties intérieures. De couvrir leurs membres de marques. A gribouiller des lettres partout...
Que ce soit Monet qui ne peignait aucune ligne, qui ne cherchait à peindre une personne dans un paysage mais à rendre les impressions de lumières partout où se posait son regard. Qui remplissait ses toiles de petites taches suggestives.
Tous deux avaient une obsession du motif.
Tous deux représentaient le monde extérieur et intérieur comme une grande vibration.
Saccadé et brutale. Ou douce et éphémère.
Deux grands moments de bonheur, de magie insoupçonnés pour commencer et terminer un weekend.
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