GIVE ME MOOOOOOORE!

j'ai un problème.


pas un petit.
                  pas un normal.
                                       non non.
                  
                                                    MAIS UN GROS GROS GROS! 
(de problème hein!)




Donc voilà.
J'ai commencé il y a deux mois mon apprentissage à la Boîte à lait (dénommée ainsi pour préserver son anonymat) en stratégie commerciale. Un truc génial dans un lieu génial avec des gens géniaux.


seulement voila.
il y a un hic.


je sors à une heure raisonnable.
c'est T E R R I B L E!


Encore quand tout le monde était encore en vacance et que j'étais la seule à avoir commencé, cela passait inaperçu. 
Alice m'avait bien inquiété un peu depuis Londres à sortir après 20h tous les soirs. Mais j'imputais cela au décalage horaire.  et ils sont fous ces anglais de toutes les manières!


Puis j'ai rencontré quelqu'un qui travaillait en France. Oui oui il y en a. 
Et il finissait à minuit. Tous les soirs. 


Je découvris alors que ceux qui prennent le taxi pour rentrer du boulot ne le font pas parce qu'ils sont blindés. enfin pas seulement. Mais surtout parce qu'il n'y a plus de métro. Pour moi plus de métro rime plutôt avec excellente-soirée-bien-arrosée-qui-finit-tard. Pas tellement avec stage.


Je me mis à regarder mon boulot avec méfiance. Il y avait un piège quelque part j'en étais sûre. 
mais non, c'était toujours aussi bien. 
Ma bosse continuait à me sourire le matin donc apparemment mes horaires lui convenaient.


Et puis je parlais avec ce quelqu'un sur Facebook. 
Et. 
     Là.
          Je. 
             Commençais. 
                                 A........


 Paniquer. (oui Facebook a souvent cet effet là sur moi)


Comment pouvait-il à peine rentrer du boulot alors que j'étais rentrée chez moi à Toulouse dans les bras de mon grand frère? Comment pouvait-il à peine rentrer du boulot alors qu'il était une heure du matin un vendredi soir??????!




oulala!!!! 
je devais mal faire quelque chose au boulot j'en étais convaincue.


Encore plus quand j'appris qu'on pouvait ne pas être disponible un dimanche.
Non pas à cause de la messe. ou d'un repas de famille. ou d'un weekend en amoureux.
mais à cause d'heures sup'. pour finir un dossier me dit-on. 


Et je commençais à voir des signes d'heures sup' partout. partout. PARTOUT. 

P A R T O U T!

ces statuts Facebook revendiquant fièrement leur première nuit blanche au boulot.

Ces histoires de stagiaires se cachant sous le bureau pour éviter la sécurité le soir et continuer à travailler. (moi si je me cache sous le bureau ce n'est pas pour faire une heure sup' ;) )

Mes amis en audit qui finissent à pas d'heure et rentrent eux aussi en taxi.

J'ai essayé de rationnaliser.

Vraiment. De me dire que c'est moi qui avait de la chance, que je pouvais courir le soir, aller faire des expos le weekend, que je peux aller au restaurant en semaine, voir des avant-première au cinéma, voir un match de rugby...

mais la conspiration est partout. AND IT'S GETTING TO ME!

Hier je suis allée au Musée d'Orsay. Alors que Julien est resté chez lui. 

Pour faire des rapprochement bancaires. et bien, alors que je parcourais les allées à la recherche du splendide "Les raboteurs de parquet" des visions de compta se superposaient aux peintures. Je voulais rentrer l'aider.

LAISSEZ MOI TRAVAILLER LE DIMANCHE AUSSI! 

GIVE ME MOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOORE!

non non je ne suis pas folle.

je veux appartenir à cette communauté d'acharnés du travail moi aussi!

je fais des allusions plus ou moins subtiles à ma supérieure pour faire plus de travail. N'importe quoi pour ne pas finir avant 19h. N'IMPORTE QUOI! 

je menace de voler le travail des autres stagiaires de mon étage. et pas seulement de mon étage. Dès que je vois quelqu'un s'approcher de mon périmètre avec un dossier sous le bras, je suis prête. mon pouls bat plus vite. Un dossier pour moiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii! vous n'imaginez pas le nombre de déception que je subis chaque jour.

et le nombre de regards suspicieux.

Comment ça je n'ai pas le droit d'aider les techniciens de surface????

Comment ça je dois m'en aller quand j'ai fini mon travail?

j'essaie de travailler lentement. mais ca ne marche pas du tout. car je me sens nulle alors.

Je suis condamnée je vous dis.  

C O N D A M N E E.

et je me sens terriblement exclue de ces formidables conversations:

"comment vas-tu?"

"oh je suis CREVE j'ai fini à minuit hier soir! mon boss ne voulait pas me lâcher"

"toi aussi? ah bah moi je ne te raconte pas, j'ai du retourner chez le client tout samedi, un truc de dingue!"

et moi? ah bah non, boulot génial je vous dis!  

sniff.

mais j'ai trouvé un truc génial.

un truc qui me fait sortir à pas d'heure aussi. Qui me fait rater le dernier métro.

les AFTERWORKS les amis! LES AFTERWORKS!

ah bon? Ca ne compte pas?